4.3 – Radio Metal

J’ai fait partie plusieurs années du média « Radio Metal ». J’ai pu notamment y animer une émission radio mensuelle et surtout produire des articles écrits. Cette expérience est de mon point de vue pertinente pour la VAE car la maîtrise de la langue et la rédaction sont des compétences importantes pour un ingénieur.

Les articles que j’ai écrits avaient différents formats : Articles longs, billets d’humeur, interview d’artistes et compte-rendu d’évènements.

Ces articles n’ayant pas de rapport avec la technique, une liste exhaustive ne me parait pas nécessaire. J’ai sélectionné cet article en particulier car il a été repris par des agences de presse, dont Blabbermmouth (Agence de presse anglophone spécialisée dans la musique Rock) ce qui a amené cet article à être cité dans une dizaine de magazine spécialisés à travers le monde :

Behemoth sur le bûcher de l’inquisition



Beau pays que la Pologne. Non contente d’avoir vu naître un des journalistes metal les plus talentueux de sa génération, elle est aussi le berceau de groupes de Death aussi ravageurs que géniaux : de Vader à Behemoth, rien n’est à jeter. C’est d’ailleurs de ces derniers que nous allons parler aujourd’hui.

Il n’a, je suppose, échappé à personne que le groupe, plus précisément son leader, est en ce moment en procès en Pologne pour avoir déchiré une Bible sur scène, il y a deux ans de cela. Mais le déroulement de l’histoire entre cette date et aujourd’hui est des plus confus. Cet article se propose donc de faire le point sur la chronologie des évènements ainsi que de donner la parole à Krzysztof Kowalik, le théologien polonais mandaté par la procureur de Gdansk il y a deux ans pour se pencher sur certains points de l’accusation. Nous y reviendrons plus tard.

D’une manière plus globale, cet article tente de remettre les faits dans leur contexte. La Pologne n’est pas la France ni l’Allemagne. Leur culture et leur histoire sont tout aussi différentes que complexes. De fait, les réactions qu’a suscitées la provocation de Behemoth peuvent difficilement être commentées sans ces éléments.
Cette affaire commence donc en Septembre 2007. Le groupe se produit alors dans une salle de Sopot, près de leur ville natale. Comme ils l’ont souvent fait durant cette tournée, ils déchirent une bible sur scène en fin de concert. Seulement, dans le public, se trouvait Ryszard Nowak, un haut représentant du Comité de la Défense contre les Sectes. Suite à cet évènement, Nowak décide d’attaquer le groupe pour offense à ses convictions religieuses, en accord avec l’article §196 du Code Pénal polonais.

Une traduction de cet article donne : « Article §196 : Quiconque offense les convictions religieuses de quelqu’un d’autre ou insulte en public un objet de culte ou un lieu de cérémonie religieuse s’expose à une limitation de ses libertés et à une peine pouvant aller jusqu’à 2 ans d’emprisonnement ferme ». C’est notamment en vertu de cette loi que le groupe Gorgoroth s’était retrouvé interdit en concert sur le sol polonais et que Madonna et Lamb Of God ont bien failli voir leurs tournées respectives annulées dans le pays.

Ci après, une vidéo amateur de « l’incident ».
https://www.youtube.com/watch?v=Nrvv0HRKgqg

Le groupe répond à cette accusation de la manière suivante : « un concert de Behemoth est un concert de Behemoth. Les fans savent à quoi s’attendre, savent de quels thèmes traitent nos paroles et connaissent notre philosophie. Il est plutôt surprenant qu’une personne vienne nous voir à nos concerts et ensuite se sente offensée par ce que nous faisons sur scène. Si elle vient à nos concerts, alors c’est ce qu’elle cherche. Nous ne cherchons pas à agresser quiconque, pas même la religion avec laquelle nous avons grandi.».

Le tribunal va donner raison au groupe. Ce type de plainte nécessite au moins deux plaignants pour être valide. Ryszard Nowak étant seul à porter plainte, le procès débouchera sur un non-lieu. Tout aurait pu s’arrêter là mais, suite à ce revers mal accepté, Nowak multiplie les annonce publiques, dans lesquelles il traite le groupe – et plus particulièrement Nergal – de criminel. Nergal décide alors de contre-attaquer en assignant Nowak en justice pour diffamation.

La justice lui donne raison et Nowak se voit obligé de présenter publiquement ses excuses ainsi que de verser 3000 z?oty (environ 800€) de dommages et intérêts. Nergal décide de ne pas garder l’argent et le reverse à un chenil. Il commentera ensuite, sur le site Metal As Fuck : « [Nowak] n’a pas arrêté de me taxer de criminel en public. Je suis donc allé au tribunal pour porter plainte contre ses paroles que je trouve diffamatoires. Je ne suis pas un criminel et suis loin d’en être un. Je me considère même comme une part importante de la société polonaise : je paie de gros impôts et beaucoup de personnes à travers le monde ne connaissent la Pologne que grâce à Behemoth » et de continuer quelques lignes plus loin :« Toute cette histoire avec Nowak est rapidement sortie du cadre religieux dans lequel elle avait commencé. C’est bien vite devenu une lutte de la fermeture d’esprit et d’une certaine forme de stupidité. Il semblerait que je représentais l’ouverture d’esprit et, d’une certaine manière, la libération. C’est du moins la façon dont une partie des gens m’ont vu. Je ne suis pas sataniste, ils n’aiment pas ma musique, mais ils savent que j’ai raison ».

Encore une fois, l’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais à la fin de l’année dernière, l’instruction de 2007 est ré-ouverte. En effet, le parti politique au pouvoir « Prawo i Sprawiedliwo?? » (littéralement Loi et Justice, le parti chrétien démocrate de Pologne) appuye la plainte de Nowak, la rendant « légale ». Le groupe est donc à nouveau traîné devant les tribunaux pour cette histoire de Bible déchirée. Nergal encourt aujourd’hui la peine maximale prévue par l’article §196, à savoir deux ans de prison ferme.


La Bible en question. Enfin, ce qu’il en reste


Interview de Krzysztof Kowalik

Pour tenter d’aller plus loin dans la compréhension de ces évènements, nous avons posé quelques questions à Krzysztof Kowalik. Ce professeur de théologie à l’Université de Gdansk a dû déterminer pour le procureur si la destruction d’une Bible dans un lieu public constituait une offense légitimant l’ouverture d’une enquête. L’homme, plutôt loquace, m’a reçu dans son bureau, au sein des bâtiments flambant neufs de l’université. La parole lui est laissée pour clore cet article.

Radio Metal : Bonjour, pouvez vous, tout d’abord, vous présenter pour nos lecteurs ? Krzysztof Kowalik : Bonjour. Je suis théologien et sociologue, en poste à l’Université de Gdansk. Les thématiques qui me concernent plus particulièrement sont la sociologie religieuse et la sociologie morale. Les deux font directement écho à ma formation théologique.

Venons en au sujet qui nous intéresse : le procès entre Nergal, le chanteur de Behemoth et le parti politique « Prawo i Sprawiedliwosc ». Pouvez vous nous expliquer dans quel cadre vous avez été appelé à témoigner lors du premier procès ? Cette participation s’est faite par hasard. J’ai été chargé par le Recteur de l’académie de travailler à l’ouverture d’une nouvelle filière nommée « Science des Religions ». C’est probablement la raison pour laquelle mon nom à commencé à circuler dans certaines sphères. Le procureur du parquet de Gdansk m’a demandé une expertise lors du procès entamé par Ryszard Nowak du Comité pour la Défense contre les Sectes. Le but de l’expertise était de déterminer si, oui ou non, chaque exemplaire de la Bible est un objet de vénération religieuse pour les chrétiens catholiques. J’ai répondu à cette question en m’appuyant sur mes connaissances en la matière ainsi que sur un questionnaire envoyé à des théologiens catholiques, des prêtres et des exégètes. Il ne m’a pas été demandé si Nergal était coupable. L’objet était plutôt de savoir si la plainte était reçevable.

Quelle peine encourt Nergal ? Je ne sais pas (ndlr : l’entretien s’est déroulé avant la première audience du second procès). Je ne suis ni juge, ni juré. Personnellement, je vois ces évènements différemment. Dans la société pluraliste d’aujourd’hui, des évènements analogues seront amenés à se reproduire. Si toutes les institutions, évènements de la vie courante et politiciens sont soumis à de vives critiques et en soumettent en retour, on peut se demander au nom de quoi l’Église devrait encore être épargnée. Il ne faut pas oublier qu’elle a sa part de responsabilité dans l’éloignement de ses fidèles. Beaucoup de personnes ont été touchées et déçues par les scandales sexuels impliquant des représentants officiels de l’Eglise. Ces scandales ont profondément entaché l’image de l’Eglise Catholique et l’obligation de bienveillance qu’elle prône est apparue aux yeux de certains comme une hypocrisie. En Pologne, les gens commencent doucement à critiquer ce qui leur déplait dans le fonctionnement de l’Eglise, après plusieurs années où il était impossible et interdit de la contredire ouvertement. Je pense que Nergal représente d’une certaine manière cette critique que de nombreux concitoyens n’osent toujours pas formuler. Malheureusement les conséquences de son geste, vraisemblablement non mesurées, lui ont échappé. Il est évident que la forme de cette critique n’est ni acceptable, ni efficace. La question ne se pose pas. Il apparaît clair cependant que Nergal a critiqué l’Eglise Catholique et déchiré cette Bible dans un contexte particulier. La Bible est un texte sacré pour les catholiques, mais aussi pour les protestants et les orthodoxes par exemple. La Bible ne mérite pas d’être traitée de cette façon. Cependant, Nergal est le seul à pouvoir se permettre d’attaquer aussi violemment l’Eglise en temps qu’institution. C’est pourquoi je pense qu’il faut que Nergal tire une leçon de son acte, mais il ne faut pas qu’il soit condamné. Evidemment, les politiciens du « Prawo i Sprawiedliwo?? » ne sont pas encore prêts pour ça. Ils attendent une lourde condamnation à l’encontre de Nergal dans l’espoir de récupérer des voix et un soutien financier de la part de l’Eglise Catholique en vue des prochaines élections. Il ne faut pas non plus oublier que la hiérarchie ecclésiale ne s’est pas prononcée sur cette affaire.

Quel a été votre sentiment lors du verdict du premier procès? Bien sûr, cela m’a soulagé. J’ai trouvé assez inconfortable d’être impliqué dans cette affaire. J’ai aussi trouvé dommage que ce procès n’aie pas débouché sur un débat plus général concernant la place de la religion dans la société moderne polonaise et plus particulièrement dans les lieux publics.


Le CD porte le sticker « cadeau idéal pour une première communion ». La Pologne ne semble pas à une contradiction près.

Plus de deux ans après ce procès, « Prawo i Sprawiedliwosc » et Ryszard Nowak trainent à nouveau Nergal en justice. Pourquoi pensez-vous qu’ils aient attendu si longtemps ?
Pour autant que je sache, Nergal ne s’est pas contenté de sa relaxe à l’issue du premier procès. Il me semble qu’il ait traîné Nowak devant les tribunaux pour diffamation. Les collègues du « Prawo i Sprawiedliwosc » de ce dernier ont vraisemblablement, dans un premier temps, réitéré la plainte dans le but de protéger Nowak d’une condamnation. 

Les chefs d’accusation sont-ils différents de ceux formulés il y a deux ans? Pensez vous que l’issue du procès pourrait être différente ? Les chefs d’accusations sont exactement les mêmes. Il y a deux ans, Nowak était seul à attaquer Behemoth en justice. Le procès n’a pas donné suite car, pour qu’un verdict soit rendu dans une affaire de ce type, il faut au moins deux plaignants. La plainte supplémentaire déposée par le « Prawo i Sprawiedliwosc » permet donc de recommencer le procès.

Le groupe Behemoth a déchiré des Bibles sur scène lors d’autres concerts il y a deux ans. Comment expliquez-vous que seule la Pologne ait cherché à assigner le groupe en Justice ? La réponse à cette question a déjà été partiellement donnée. Les accusateurs se réfèrent à l’article §196 du code pénal. Cet article n’est pas très précis. Il n’indique pas la limite à partir de laquelle une parole sort du cadre de la liberté d’expression pour entrer dans celui de l’offense à la croyance religieuse. Cette limite est particulièrement difficile à déterminer dans le cadre d’une expression artistique. L’article §196 est en quelque sorte une arme de défense contre des insultes et critiques extérieures. Il donne cependant l’impression que la séparation des pouvoirs entre l’Eglise et l’Etat n’existe pas vraiment en Pologne. Dans d’autres pays européens, cette séparation est beaucoup plus claire.

Pensez vous que les autres pays européens auraient dû réagir à ce blasphème ? Je ne pense pas. Partout autour du monde, des personnes sont maltraitées, persécutées, tuées… Je pense que l’Eglise et l’Etat devraient collaborer et utiliser leur énergie pour venir en aide à ces personnes plutôt que de chercher à tout prix à protéger leurs symboles des artistes. Il ne faut pas oublier qu’au nom de Dieu, de la Croix et de la Bible, beaucoup de personnes ont étés persécutées par le passé. Il est peut-être temps pour eux de recentrer leur action autour de valeurs plus fondamentales.

Vous avez précédemment évoqué l’idée de man?uvre politique pour gagner les voix de l’électorat catholique. Pouvez-vous développer ce point ? Vous savez, en Pologne, l’Eglise Catholique est très influente. Cela vient de notre histoire, c’est depuis longtemps un état de fait. Elle a gagné beaucoup d’influence au XIXème siècle lorsque des prélats de l’Église occupaient les plus hautes fonctions de l’État. Elle ne prend bien sûr plus directement part au pouvoir. Mais son autorité a été très forte et il valait mieux l’avoir de son côté que contre soi. Cette autorité se fait d’ailleurs encore sentir aujourd’hui. Les politiciens le savent et vont souvent chercher du soutien et des financements auprès de l’Eglise. « Prawo i Sprawiedliwosc » se positionne aujourd’hui comme un parti catholique, strict mais ne l’assume pas. Ils n’ont au final que peu de valeurs communes avec l’Eglise Catholique. Ils enchaînent les faux-pas et les déclarations vides de sens. « L’affaire Nergal » est d’une certaine façon, pour eux, un moyen de réaffirmer leur position et de regagner la confiance qu’une partie de l’électorat catholique ne leur accordait plus.

L’assignation en justice de Nergal émane directement du parti politique au pouvoir. En tant que français il m’est difficile d’imaginer le gouvernement interférer à ce point là dans des affaires ayant trait à la religion. Pourquoi est-ce possible en Pologne ? Certains diraient par volonté de justice. Personnellement, je ne pense pas. Le fond de cette histoire est politique. Si la situation avait été plus reluisante pour le gouvernement actuel et leur popularité plus haute, je ne pense pas qu’ils se seraient lancés dans ces poursuites. Pourquoi avoir attendu deux ans avant d’appuyer la déposition de Nowak ? Il leur aurait fallu si longtemps pour se rendre compte de la portée de l’acte perpétré par Nergal lors de concert ? Difficile à croire. Les interférences mutuelles des politiques dans le domaine de la religion et des membres du clergé dans le domaine de la politique sont en partie dues à un manque de clarté et de distinction dans les textes de loi. A cela se rajoute notre histoire spécifique déjà évoquée auparavant sur laquelle s’est bâtie notre identité. Est-ce pour autant normal en Pologne que l’Etat s’implique autant dans une affaire d’ordre religieux ? Je ne pense pas, mais pour beaucoup de Polonais, ce comportement de l’Etat est inconsciemment accepté et ne choque pas.

Vous avez dit lors du premier procès que « la Bible est un objet de culte religieux et doit, de fait, être traitée avec respect ». Pouvez-vous développer un peu cette opinion ? Pourquoi cet objet doit-il aussi être respecté par une personne non-catholique ? Je voudrais commencer par vous rappeler un principe biblique : « Ne fais pas à autrui ce que tu n’aimerais pas que l’on te fasse ». Ce principe est très concret et universel. On ne doit pas se moquer ou blesser une personne, croyante ou non, sous prétexte de ne pas approuver son mode de vie et sa vision du monde. Suis-je meilleur que ceux que je n’aime pas ? Même si je ne me reconnaissais pas en Dieu, je n’aurais pas plus de raison d’endommager ou de détruire un objet de culte religieux en public. Cela me rappelle d’une certaine manière l’histoire des caricatures de Mahomet auxquelles, bien que non musulman, j’étais fortement opposé. Mais, même si je suis opposé et ne cautionne sous aucun prétexte ce qu’a fait Nergal, je ne pense pas que son comportement justifie une condamnation judiciaire. A ce sujet, j’aimerais souligner une différence entre les protestants et les catholiques. Les protestants pensent que la Bible contient la parole de Dieu mais que le livre, en temps qu’objet, n’incarne pas cette parole. Dieu ne vit que lorsque ces mots sont verbalisés, lus ou prêchés. Je pense que pour les protestants, l’acte de Nergal n’a pas de conséquence car en s’attaquant à l’objet, il n’attaque pas Dieu. Les chrétiens catholiques, en revanche, vénèrent leurs objets de culte comme sacrés (que ce soit l’Eglise, la Bible, la croix…). Toute attaque contre un de ces objets est de fait considérée comme une attaque envers Dieu. Sur ce point précis, je me retrouve plus dans la manière de penser des protestants car pour moi, il est inconcevable que Dieu s’incarne en un quelconque objet matériel.


Nergal en couverture de l’édition polonaise de Newsweek

Depuis le début de sa relation avec la pop star Doda, Nergal est omniprésent dans les médias polonais (magazines, tabloïds, télévision). Il n’est pas rare de voir dans le bus des vieilles dames lire les dernières frasques de leur relation ou de voir Nergal parler impunément de ses croyances à la télévision. N’est-ce pas paradoxal de vouloir tant exposer et donner la parole une personne qui semble tant gêner et que l’on pourrait considérer criminelle au regard de la loi polonaise?
Je pense que la société pluraliste polonaise est malgré tout plus ouverte que ce que les gens pensent. Nergal et Doda vivent dans un monde particulier auquel les médias se sont toujours intéressés et s’intéresseront toujours. Ces médias ne sont pas là pour informer ou refléter une quelconque vérité. Ils créent leur propre réalité et tentent de nous convaincre qu’il s’agit de « la vraie vie ». A travers des articles de journaux, j’ai pu collecter quelques informations sur Nergal. Mais ces quelques informations sont bien maigres et je n’ai pas le sentiment de bien cerner la personne. L’affaire politique actuelle n’est pas que négative pour lui, car elle lui permet aussi d’utiliser les médias à des fins personnelles. Je suppose cependant que l’émotion provoquée à court terme par les faits évoqués précédemment éclipse le débat soulevé par son acte et sa potentielle condamnation. J’attends maintenant le procès afin d’avoir plus d’éléments et être en mesure d’interpréter les évènements d’il y a deux ans. Je n’arrive toujours pas à savoir ce que Nergal veut vraiment dans cette affaire. Je ne pense pas que la manière dont il se présente et agit en concert reflète vraiment sa personnalité et la manière dont il vit. C’est plus sa représentation en tant que musicien. A mon avis, il souhaite, à travers ce geste, atteindre et choquer les gens en couplant l’agressivité musicale à une forme d’agressivité visuelle.

Nous arrivons à la fin de cet entretien. Voulez vous rajouter quelque chose avant que nous nous quittions? Après de nombreuses années de dictature et d’occupation, la Pologne s’adapte doucement à la société démocratique et libre. Ses règles peuvent paraitre archaïques mais il n’existe pas de démocratie en kit avec une « recette » à suivre. Il n’y a pas non plus d’autorité (institutionnelle ou humaine) qui ne se trompe jamais et ne prend jamais de mauvaises décisions. Pour que la démocratisation de la Pologne avance, il faut que cette autorité arrive à accepter la liberté de penser et la critique et ce, même quand cette critique est inadaptée et illégitime.

Lien vers l’article: http://www.radiometal.com/article/behemoth-sur-le-bucher-de-linquisition,986

Bien que je sois resté proche du directeur de la structure, je ne collabore plus avec Radio Metal depuis quelques années. Le site a évolué pour désormais proposer une version papier distribué gratuitement dans les magasins FNAC que je vous incite à lire la prochaine fois que vous passerez dans un magasin du réseau.